Quand on parle d’écologie, il faut comprendre que ça ne veut pas nécessairement dire un territoire absent de la présence de l’être humain, parce qu’on fait partie de la faune terrestre. Oui oui! C’est difficile à conceptualiser parce que notre impact est démesuré comparer aux autres habitants de notre planète et notre vision bien anthropomorphique (l’interprétation de phénomènes naturels par l’homme) . Mais la réalité reste que nous sommes des animaux qui consomment des ressources comme tous les autres. Les champs sont nos aliments, les maisons nos nids, les voitures nos ailes.
Depuis mon enfance, je savais que je retournerais à la terre un jour. J’ai travaillé à
des fermes pour payer mes études. Après des études avancées et une carrière de chercheur scientifique en génétique, je quitte la fonction publique (Environnement Canada) pour m’installer sur un petit lopin de terre à St-Damien, dans le but d’élever des abeilles et me faire un peu de miel. Mais mes ambitions, et celles de mes associés Marie (épouse) et mon fils Philippe dépassent rapidement ce petit coin de paradis boisé. On achète donc une petite ferme tout au bout du rang Sainte-Anne à St-Norbert, une terre partiellement en culture, parfaite pour l’expansion de l’entreprise apicole. On est maintenant en 2013…
L’idée de l’agriculture écologique est de se rapprocher du concept du cycle d’énergie autosuffisante, c’est-à-dire que l’énergie requise pour faire une livre de viande, par exemple, vient entièrement des ressources sur place. Extraordinairement, peut-être, les abeilles jouent un rôle important dans ce cycle écologique. On sait que l’Earth Watch Institute, après analyses des relations entre biomes, a déclaré que les abeilles sont l’espèce la plus importante sur la planète pour assurer la continuité des cycles écologiques, et pour de bien bonnes raisons. Cette conclusion est surprenante sur plusieurs points. Par leur biologie, les abeilles sont fragiles par rapport à la perte d’habitat et la contamination environnementale. Mais ses services écologiques sont nombreux, pas seulement pour la pollinisation des fleurs, mais pour assurer une bonne succession sol vivant/flore/herbivore/carnivore.
Sur douze hectares en pâturage et le reste en boisée, la ferme, à vocation écologique, se spécialise dans la production de miels de qualité supérieure à partir de ruchers installés principalement sur des terres bio et des prairies naturelles de Lanaudière. Mais nos idées ne s’arrêtent pas aux abeilles. Vu que les prairies sont de qualités plutôt limitées, et surexploitées historiquement pour bien des cultures, les Talbot se tournent vers la production de porcs en pâturage (en liberté, élevée en plein air), et de veaux de pré, sans hormones, sans produits de synthèse, ni additifs. Et voilà donc l’émergence de la recette parfaite.
Les prairies naturelles supportent à la base une variété de plantes fourragères, mais pour
l’améliorer, on y sèmera du trèfle, de l’asclépiade, et d’autres plantes mellifères (des plantes qui produisent du nectar). On s’assurera également de la présence de plantes à graines pour nourrir les oiseaux et d’autres petits mammifères en hiver. On sème de l’asclépiade pour les papillons monarque et pour leur nectar. Voilà pour la base. La ferme pourra se concentrer sur la production de nouvelles ruches et de reines sur son site principal grâce à la productivité impressionnante de ses prairies.
L’élevage du porc dans ses prairies est complémentaire à ce concept écologique. En plus de produire une quantité importante de ce merveilleux engrais naturel qu’est le fumier (!), les porcs et veaux raffolent de ses légumineuses riches en protéines qui engraissent naturellement, ensemble, la terre, et ça, pour le bien des butineuses et de sa faune. Il n’est pas rare de rencontrer des oiseaux rapaces, du chevreuil, de la sauvagine en migration, et en été des goglus des prés en abondance, parmi bien d’autres espèces qui sont toutes les bienvenues. De plus, les fourrages de légumineuses sont également riches en calcium et carotène et contiennent plusieurs des vitamines requises par les porcins. Comme pour nous, l’exposition au soleil permet aux porcs de fabriquer la vitamine D. Les porcs peuvent faire des provisions de vitamine D et A, de calcium et phosphore, ainsi que de vitamines et oligoéléments essentiels, ce qui constitue une protection aux maladies. Les nouveau-nés sur pâturage n’ont pas besoin de fer, car ils le trouvent dans le sol. Pourtant, pour les consommateurs, ce qu’ils vont remarquer est la qualité exceptionnelle et la saveur exquise des porcs et des veaux issus de cette culture.
« Au bout du compte, ce n’est pas l’économie qui mène tout: c’est l’écologie, et les écosystèmes sont tous reliés et fragiles. » Roméo Bouchard, 2021.
André Talbot est un petit agriculteur biologiste à Saint-Norbert. Il prend des réservations pour la vente de porcs et de veaux en pâturage ainsi que les produits de ruches. Pour plus de détail, il s’agit de parler avec Talbot père, et il vous remplira les oreilles d’histoires de fermier. On peut le rejoindre au courriel andre.talbot@ruchermellifera.com, ou par téléphone au 450-835-3266.
Bonjour André,
Un commentaire rapide: ton blogue est un excellent canal d'instruction et d'éducation.
J'en veux d'autre!